Linda Gue Gue من عند Cahit Aybar Mahallesi, 25500 Aşkale/Erzurum, تركيا
Après Israël et la Palestine dans L’attentat, c’est en Afghanistan que je me suis laissé emmener par Yasmina Khadra. L’action se déroule entièrement à Kaboul, ville autrefois florissante, mais qui dépérit lentement, de même que ses habitants, depuis qu’elle est sous le contrôle des talibans. Dès les premières pages, et dans l’ensemble du livre, l’auteur sait installer son ambiance et m’y plonger par des descriptions habiles, magnifiques et terribles. Sobriété et bon sens de la métaphore caractérisent son écriture que je trouve particulièrement agréable à lire, même si les évènements relatés sont assez durs. Dans ce livre-ci, il s’agit du quotidien des habitants de Kaboul, notamment des femmes. Obligées de sortir couvertes d’un tchadri, elles sont niées, déshumanisées et désindividualisées : sous ce voile intégral, nulle ne peut être vue, ni reconnue. Leur identité et leur visage leur sont retirés et refusés. C’est une situation qui m’a révoltée et que je connaissais assez mal. Encore une fois, Yasmina Khadra montre la réalité telle que vécue dans ces pays d’Orient. Il le fait cette fois par une intrigue mettant en scène, principalement, deux couples qui se déchirent, victimes de ce monde qu’ils ne reconnaissent plus et qui les avilit chaque jour un peu plus. Chacun tente de garder la tête haute, à sa manière, ou sombre peu à peu dans la folie. Les uns profitent du système, comme Qassim ou Atiq, bien que ce dernier se sente mal dans son rôle de geôlier, tandis que d’autres le subissent, comme Mohsen, ce qui suscite la colère de son épouse, Zunaira. Aucun personnage ne reste véritablement immobile tout au long du récit, tous basculent à un moment ou à un autre, ce qui provoque diverses réactions et conséquences : tout comme dans L’attentat, Yasmina Khadra présente plusieurs discours, refusant de se limiter à un seul et laissant le lecteur à ses réflexions. http://www.passion-bouquins.com/les-h... http://minoualu.blogspot.com/2011/09/...